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my coloradan life
5 septembre 2008

John McCain, un "héros américain"


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John McCain et Sarah Palin saluent les troupes (Crédit Photo New-York Times)

Une semaine après le discours de Barack Obama à Denver, le sénateur républicain de l'Arizona enfilait, jeudi soir à Saint-Paul (Minessota), son costume - symbolique - de candidat officiel. Et le discours, était plutôt teinté de kaki, façon treillis de G.I.

Le soldat McCain s'en va en guerre...
Sous les vivas de plusieurs vétérans de guerre, soigneusement placés aux premiers rangs, l'ancien capitaine de l'U.S Navy hausse le ton et passe à l'offensive.
Des vétérans d'Irak tentent bien de perturber le discours. Sans succès. Echec aussi pour cette militante pro-avortement, lancée dans une communication-striptease avant que la sécurité rhabille avec vigueur cet intrus. Les supporters républicains lancent alors en choeur des "USA" ou des "John McCain" pour couvrir les protestations des convives ingrats.
Ah, communication quand tu nous tiens. Sur scène, McCain, sourire carnassier, n'en démord pas : " Je combat pour mon pays, je combat pour vous". Et aussi pour ce soldat US tombé sur des terres hostiles dont il arborre avec fierté le bracelet donné par les parents. Par ce geste anodin, le marketing politique a certainement franchi une étape à la convention du "Grand Old Party". Le politicien n'est plus le porte-parole du fermier surendetté du Midwest, il fusionne avec la pauvre victime.
Martyr de la mondialisation ou victime de la bureaucratie de Washington, chaque américain trouve une place dans le coeur du candidat. Protecteur des travailleurs, McCain s'autoproclame champion de l'écologie et lance une polémique sur ce qui sera sans doute l'enjeu central du scrutin : l'énergie.
Au pétrole cher, le sénateur a une solution : forer les sous-sols américains. Pas soluble dans l'écologie ? Le vieux briscard élude la réflexion en avançant au pas de charge sur un terrain conquis : le patriotisme.
Et avec une pirouette dont il a le secret, le téléspectateur américain est catapulté sur LE sujet diplomatique de l'été : la Géorgie. "Mes amis, il est temps de montrer comment l'Amérique dirige encore", s'emporte le médaillé militaire. Ou comment réchauffer la bonne vieille Guerre Froide et taper sur les doigts de la Russie. Alors, McCain, un va-t-en-guerre? " Je déteste la guerre, c'est la pire des choses" s'émeut-il. Sans blague. Fils et petit-fils de soldats, les conflits du siècle dernier ont rempli la marmitte familiale depuis trois générations. N'empêche, une petite larme perle sur la joue d'une jeune femme lorsqu'il évoque sa captivité au Vietnam.
La messe politique s'embourbe. Nouvelle pirouette et retour à la politique nationale. Surprise pour le citoyen français que je suis, John McCain est le cousin d'Amérique de...François Bayrou : "Je prendrai les meilleures idées de chaque parti pour gouverner". A défaut d'oeucuménisme religieux - pour une raison suspecte, il deteste uniquement le terrorisme islamique - il joue la carte du rassemblement national. Bon, même s'il a oublié la bannière étoilée en pin's à sa veste, le goodie incontournable, il est patriote : " Je suis tombé amoureux de mon pays quand j'étais loin de lui [...] Au Vietnam, je n'étais plus le même homme, j'étais mon pays."
Militaire, un jour...: "Battez-vous avec moi, levez-vous avec moi" harangue-t-il la foule. Quel homme. Steven, mon colocataire de Colorado Springs s'en est presque étouffé : "Rien ne peut tuer cet homme, il a survécu à une explosion de missile juste à côté de lui." En Amérique, les cicatrices contribuent à bâtir une carrière et comme le notait, cet homme-puzzle (les deux bras et les deux jambes cassés au Vietnam), Barack Obama n'en a aucune. Est-ce un signe ?
Pour finir, la citation du jour : "Nous sommes américains, nous ne nous cachons pas devant l'Histoire, nous la faisons".

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